Départ ... et 20 ans après !

Départ de Kabylie
Février 1962 : on parle de cessez-le-feu, de déposer les armes…
Psychologiquement: période très difficile ! Mais pour moi, c’est la fin de la première affectation.
Vers le 20 février, à la pointe du jour, je quitte le poste de Madkoura: direction d’Iffouralène.
Le déplacement d’Iffouralène à Oued Amizour se fait en convoi militaire, avec comme d’habitude une protection aérienne. (Retour de ravitaillement).
Je rejoins rapidement Bougie; on me propose de visiter la ville et ses alentours en mettant jeep et chauffeur à ma disposition : sans armes, après plusieurs mois passés dans le Djébel en zone de chasse, je ne me sens pas en sécurité en ville… Je décline la proposition… Ce serait trop bête de se faire descendre la veille de son départ !
Maintenant j’ai hâte de quitter l’Algérie… C’est dans un petit avion d’environ dix places que j’effectue le trajet Bougie-Alger. Je survole le mont Djouah, au loin j’aperçois le poste de Madkoura.
Adieu la Kabylie !
A l’aéroport d’Alger il y a beaucoup de pieds-noirs qui essayent de quitter l’Algérie. Je recherche une place sur les avions en partance pour la France. Je trouve une place pour Bordeaux…
J’atterris à Mérignac. Je rejoints  la communauté Marianiste, ma famille religieuse de Caudéran (Banlieue de Bordeaux). Enfin je rejoins mon pays natal, le département du Tarn, pour une permission d’une bonne semaine.
Début mars je rejoins le 57ème R.I. de Souge, près de Bordeaux.
Je termine mon service militaire le 20 octobre 1962

Retour à la vie civile
Je tourne la page! Je ne parle guère de mon séjour en Algérie; je garde des contacts  avec deux camarades (lettre, téléphone):
Michel SALIN : mon adjoint au poste de Madkoura.
Daniel RAVENEAU : nous étions ensemble à Cherchell
  20 ans après.... Et maintenant plus de 50 !
En1980, je rends visite à Michel SALIN (près d’Auxerre, 89). Michel a gardé le contact avec quelques anciens de Madkoura : Fradin, Grémy,…; moi, j’ai conservé un carnet avec les adresses des appelés du poste de Madkoura (un des rares objets gardés de mon séjour en Algérie !). Nous recherchons les nouvelles adresses, les numéros de téléphone…
En 1982, nous  organisons des retrouvailles: 20 ans après !
Que de souvenirs !
On regarde des photos, on évoque des souvenirs... Les épouses, les enfants nous écoutent: ils veulent en savoir plus ! « Tu ne m’avais jamais dit ça ! ». Ou bien : « Ce que tu disais, c’était donc vrai ! ».
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