A Madkoura

Sous la neige
Fin janvier, il y a eu de gros orages et une chute importante de neige : plus d’un mètre. Magnifique ! Le poste s’anime : bonhomme de neige (et bien sûr des quilles), batailles de boules de neige ! Plus de sorties : presque le repos !
Mais au bout d’une semaine, nous commençons à nous inquiéter pour le ravitaillement car les pistes sont devenues impraticables.
Mais voilà que lors d’une liaison radio avec le P.C. compagnie, Molina, notre radio, est foudroyé. Le poste radio est H.S. : plus de liaison possible avec le P.C. compagnie; grâce au PP8 (poste portable) la liaison radio peut se faire directement avec Bougie. Notre ami Roméo Bravo envisage l’évacuation par hélicoptère…Entre deux orages, dans des conditions assez délicates, l’évacuation sanitaire est réalisée. Merci Capitaine! (Avant de quitter Bougie j’ai revu Molina; il était sorti de l’hôpital ; rien de  grave: uniquement une forte brûlure à la plante des pieds !)
Le beau temps revient, la neige fond très rapidement: belles cascades dans les oueds, mais le plus important c’est l’annonce du ravitaillement du poste.t tous les autres...
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Fête de Noël et du Nouvel An
Nous voulions faire la fête; la boisson était commandée, le cuisinier avait prévu un menu amélioré … grâce aux colis envoyés par nos familles ! Pour des raisons de sécurité, je n’ai pas voulu que cette fête soit célébrée le 25 décembre ou le 1er janvier : nous avons choisi un jour « J ».
Comme dans toutes fêtes, la boisson produit ses fruits : il faut bien quelques consolations ! Cette nuit-là, avec Michel  SALIN, nous avons assuré les rondes en permanence car les sentinelles avaient des difficultés pour rester éveillées ou debout. (Pour Michel et pour moi, pas d’alcool cette nuit-là: la sécurité avant tout !)
A la mi-janvier, nous avons eu la visite d’un aumônier militaire.
Il est venu en hélicoptère : il ne semblait pas très enthousiaste de venir dans ce secteur « paumé » et dangereux de Kabylie ! Il n’est resté que quelques heures : confessions et une eucharistie.
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Et ces jeunes du contingent ! 
Gilard, vrai crapahuteur, toujours volontaire pour être éclaireur de pointe ! Lorsque je l’ai revu, 20 après, il m’a dit avec les larmes aux yeux : « je n’aurais jamais voulu qu’un de mes copains ne tombe ! »
Mouillac, homme peu bavard, faisait régulièrement notre pain : nous l’appelions Boulange.
Notre cuisinier: trop neveux, nous ne le prenions pas sur le terrain. Mais au retour d’opération - de jour ou de nuit - un café chaud nous attendait !
Martineau, promu première classe et fier de montrer son galon durant la garde.
Latissière, Saumoneau, etc..

Sans oublier :
Notre chien, Bobby, un bâtard de Kabylie : il est de toutes les sorties. Son comportement est une source de renseignements, de jour comme de nuit : il n’aboie pas, mais lorsqu’il froisse le museau ou que le poil du dos commence à se dresser, le danger n’est pas loin !
Notre bourricot, que nous appelions notre jeep kabyle, assurait régulièrement notre corvée d’eau, la source étant à quelques centaines de mètres du poste. Il était de toutes les randonnées à Iffouralène et portait allègrement son fardeau; toujours le premier, il ne supportait pas de se faire doubler ! Intéressant en cas de rencontre fortuite !
Les mules pour assurer le transport de nourriture, aller chercher l’eau; elles étaient bien traitées et bien soignées, car bon nombre de soldats de Madkoura étaient fils d’agriculteurs.
Il y a eu aussi les mules abandonnées par les villageois qui ont dû quitter le secteur ; nous les empruntions pour assurer quelques transports de bois… et même des courses ! (Il fallait bien quelques distractions !)
Le poulailler: poules et œufs venaient agrémenter le menu de notre ordinaire...
Les tortues qui se promenaient tranquillement dans la cour du poste, affectionnant les parterres de fleurs au grand dam de celui qui faisait office de fleuriste....
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