Tizi el Had et Bounekache

 Poste de Tizi El Had... et Bounekache


Tizi El Had. 3 juillet 1961
Pas de piste carrossable pour aller à ce poste situé sur un col, à environ 1000 m. d’altitude. Les sommets environnants sont à plus de 1300 m. C’est à dos de mulets que le ravitaillement est transporté. Nous partons de très bonne heure.
Le poste d’Iffouralène, adossé au mont Berket, est situé à environ 400 m. d’altitude; une pente douce nous conduit à l’oued Djemaa (altitude 100 m environ) quasiment à sec en ce mois de juillet; commence alors la montée vers Tizi el Had, en franchissant crêtes et talwegs. J’accompagne le Sergent-chef DAULT que je dois prochainement remplacer à la tête de la harka.

Sergent-chef dynamique, baroudeur, à mon avis un peu trop ‘coureur de fells’…
Durant les quelques jours que j’ai passés avec lui, il m’a fourni des renseignements très utiles: connaître le secteur géographique, les harkis , leurs problèmes locaux et familiaux !
Les harkis, originaires du pays, sont de bons marcheurs. Heureusement qu’à Cherchell j’ai eu un bon entraînement à la marche, au crapahut ! Par endroits les sentiers sont raides: les mules – même très chargées - ont bon pied bon œil et semblent grimper allègrement !                            
Je me souviens avoir vu quelques malins s’accrocher à la queue d’une mule et se faire tracter : astucieux!  Après plusieurs heures de marche, on arrive au poste. Ouf ! 
 
Visite du poste, rencontre du G.A.D (Groupe d’Auto Défense) du village situé sur le versant sud du col… Et déjà il faut repartir ! Longue descente jusqu’à l’oued Djemaa; enfin la dernière petite montée jusqu’au poste d’Iffouralène : la déclivité est faible, il fait chaud, il est midi passé, et la fatigue se fait sentir dans les mollets! En passant près d’une mechta, je demande de l’eau à une fatma; elle me donne à boire de l’eau fraîche, cette eau que l’on met à rafraîchir dans un vase poreux placé dans l’entrebâillement d’une porte...Un délice !
Vers 13 heures nous arrivons au poste d’Iffouralène où un le repas nous attend.

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 Au cours du repas, l’opérateur radio apporte un message émanant du Chef de poste de Madkoura : il demande un supplément de nourriture ou de boisson, sans doute oublié lors du convoi de la veille.Le capitaine décide d’envoyer un convoi après le repas : juste un aller-retour. Il se composera de deux véhicules : une jeep ayant à son bord le chef de convoi et deux hommes de troupe dont le radio, et un GMC transportant le ravitaillement avec une douzaine de soldats pour la protection (deux équipes de voltigeurs). Le capitaine me demande d’assurer cette mission de chef de convoi.
Mais après la longue marche du matin à Tizi el Had, la fatigue doit paraître sur mon visage… Le Sergent X (Car le Capitaine ne l'appelait pas par son nom mais Sergent) se propose pour me remplacer : le Capitaine accepte. J’apprécie, car après le bon crapahut du matin je souhaite faire une bonne sieste !
  
A la fin du repas, le convoi composé de deux véhicules part pour le poste de Madkoura.

Au retour, il tombe dans une embuscade à  Bounekache !
 
Suite à une longue recherche, le 2 février 2013,
j'ai enfin retrouvé le Sergent GEORGES
Sergent X = Pierre GEORGES

Sergent Pierre GEORGES

(Voir annexe: cherchez et vous trouverez)